Faut-il augmenter les impôts en France après la crise du Covid ?
On entend souvent proposer en France une hausse des impôts (sur la richesse, sur les hauts revenus, sur les multinationales…) avec différents objectifs : financer la hausse de certaines dépenses publiques ; faire participer toutes les catégories d’agents économiques à l’effort de redressement ; simplement réduire les inégalités. Il faut cependant prendre avec beaucoup de précautions ces arguments, car : compte tenu du niveau des dépenses publiques en France, il est très douteux que les déficiences des systèmes publics de santé, d’éducation, de logement, viennent de l’insuffisance des dépenses publiques ; il serait incohéren t de vouloir attirer l’épargne des Français vers les entreprises et de remettre en place un niveau de taxation du revenu du capital beaucoup plus élevé que dans tous les autres pays ; de plus, la crise a montré le niveau de risque très important de la détention d’actions ou d’obligations d’entreprises : si le risque élevé se double d’une taxation forte, il n’y aura plus de demande pour l’épargne à risque ; le niveau d’inégalité s de revenu est plus faible en France que dans les autres pays de l’OCDE grâce aux politiques redistributives de grande taille ; l’objectif ne doit pas être d’accroître encore la générosité des politiques redistributives, mais de réduire les inégalités primaires de revenu avant redistribution (en augmentant les compétences de la population active et le taux d’emploi , en revalorisant les salaires de certaines professions, en développant l’intéressement et la participation).