Faut-il choisir entre plein emploi et faiblesse des inégalités et de la pauvreté ?
On avance souvent que l ’ Europe continentale a fait le choix de la faiblesse des inégalités et de la faiblesse de la pauvreté, tandis que les États-Unis ont fait le choix du plein emploi. L ’ Europe paierait donc sa volonté d ’ éviter les inégalités et la pauvreté par un chômage structurel élevé, les États-Unis paieraient le choix d ’ un chômage structu rel faible par des inégalités et une pauvre t é élevées . Faut-il vraiment faire ce choix ? Pour essayer de répondre à cette question : nous regardons s’il y a bien un arbitrage entr e inégalités et pauvreté faibles d ’ un côté, chômage structurel de l ’ autre, en comparant les pays de l’OCDE ; certains pays parvien nen t-il s à avoir à la fois in égalité s , pauvreté et chômage structurel faible s ? nous regardons si certaines politique s permettent de réduire le chômage structurel sans accroître les inégalités et la pauvreté ; il peut s ’ agir de s politique s d ’ éducation et de formation, de certaines politique s fiscale s . Nous voyons : qu’ il n ’ y a pas à choisir entre inégalités et chômage, puisque les pays qui ont des inégalités e t une pauvret é faible s on t aussi un taux de chômage faible ( Danemark, Pays-Bas , Autriche, Allemagne, Suisse, Suède) ; mais qu ’ il y a des pays où effectivement le chômage faible conduit à des inégalités et à une pauvreté fort es : États-Unis, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Australie, Japon ; q u ’ un système éducatif efficace et des compétences élevé es de la population active sont associés à la fois à un chômage b as et à des inégalités et une pauvreté faible s . L es politiques éduc atives et de formation permettent donc de sortir de l’arbitrage entre chômage d ’ un côté, in égalités et pauvreté de l’autre.