Faut-il que les Banques Centrales achètent des actions et des obligations d’entreprises ?
La crise du coronavirus fait apparaître une fois de plus une difficulté important e pour les politiques monétaires : en cas de crise ou de récession, la politique monétaire devient expansionniste, mais le recul des cours boursiers et la hausse des spreads de crédit ont un effet négatif sur l’économie qui peut l’emporter sur l’effet positif de la politique monétaire  ; cet effet positif est donc perdu en raison du recul de la richesse financière (actions et obligations des entreprises). Une Banque Centrale doit maintenir un fonctionnement efficace de la politique monétaire, une transmission efficace de la politique monétaire à l’économie (ceci a été répété récemment par Ph. Lane pour la BCE). Or la baisse des cours boursiers et l’élargissement des spreads de crédit empêchent une transmission efficace de la politique monétaire puisqu’ils freinent l’économie au moment où la politique monétaire essaie de la stimuler. Ceci nous pousse à penser qu’il serait légitime, même sans sortir de leur mandat, que les Banques Centrales achètent des actions (comme la Banque du Japon) et des obligations d’entreprises, avec comme motivation d’empêcher que la détérioration des marchés de ces actifs fasse disparaître l’effet positif de la politique monétaire sur l’économie.