Faut-il que les entreprises rendent l’argent aux actionnaires ?
Les entreprises des pays de l’OCDE génèrent un cash flow considérable , lié à la hausse de la part des profits dans le PIB, à la baisse des paiements d’intérêt s . On p eut alors imaginer deux pistes : chaque entreprise accro î t fortement ses investissements ; les entreprises rendent l’argent aux actionnaires (par les dividendes, les rachats d’actions), et les actionnaires réallouent ces investissements aux différentes activités, aux différents projets d’investissement. La première piste a l’inconvénient de donner accès à une moindre diversité de projets que la seconde (chaque entreprise a un choix limité pour ses investissements) et de pousser les entreprises à faire des investissements inefficaces (dans leur métier de départ, ou en diversification dans des métiers qu’elles connaissent mal) ; elle a l’avantage de renforcer la solidité financière des entreprises. Trois exemples intéressants de ce choix sont les suivants : les grandes entreprises de l’Internet ont des profits tellement élevés qu’elles investissent dans de nouveaux métiers pour lesquels elles n’ont peut-être pas de compétence s particulière s ; ne serait-il pas mieux qu’elles rendent l’argent à leurs actionnaires qui eux pourraient l’investir dans des entreprises spécialisées dans ces autres métiers ? les entreprises du pétrole et du gaz investissent une partie de la rente pétrolière et gazière pour se diversifier dans les énergies renouvelables ; ne serait-il pas plus efficace qu’elles rendent l’argent aux actionnaires qui eux pourraient investir dans des « pure players » des énergies renouvelables ? les constructeurs automobiles traditionnels doivent-ils se transformer en constructeurs de voitures électriques , ou bien doivent-ils dispara î tre et laisse r la place à de nouveaux constructeurs ?