Faut-il restructurer les dettes publiques de la zone euro avant d’apporter de l’aide aux Etats en difficulté ?
En théorie, si aujourd’hui un pays en difficulté de la zone euro demande à emprunter auprès du Mécanisme Européen de Stabilité (MES, ESM), alors la soutenabilité de s a dette doit être examinée (par l’Eurogroupe), et si elle n’est pas soutenable, alors la dette doit être restructurée. L’objectif est clair : éviter les aléas de moralité (le risque de défaut souverain n’est plus complètement assuré) ; éviter qu’à l’abri de cette assurance des fonds « vautours » ne fassent des gains spéculatifs sur les dettes publiques des pays en difficulté de la zone euro. Mais il faut admettre qu’introduire un risque de restructuration des dettes publiques de la zone euro : peut introduire une segmentation encore plus forte entre les pays du cœur et les pays de la périphérie ; peut mettre une pression encore plus forte sur la BCE si elle veut absolument maintenir l’intégrité de la zone euro ; peut déclencher le saut sur un équilibre défavorable avec perte de solvabilité budgétaire, puisque, en ce qui concerne les dettes publiques, il y a toujours anticipations autoréalisatrices et équilibres multiples.