Faut-il soutenir les bas revenus par la hausse du salaire minimum ou par des transferts publics ?
La nouvelle coalition d e gouvernement en Allemagne (SPD - Verts - Libéraux) a décidé d’accroître le salaire minimum de 9,60 euros de l’heure à 12 euros de l’heure. Au contraire, en France, le salaire minimum depuis plusieurs années suit seulement l’inflation, et le soutien des bas revenus est fait par un transfert public (la Prime d’Activité). Il y a donc le choix fait en Allemagne de soutenir les bas revenus par la hausse du salaire minimum et en France le choix opposé de l e faire par les transferts publics. Quel est le meilleur choix ? Pour les salariés peu qualifiés, être rémunéré par un salaire et pas par des aides publiques est certainement perçu comme étant préférable ; mais l’argument utilisé en France est que la hausse du salaire minimum détruit de l’emploi peu qualifié ; si les entreprises augmentent leurs prix de vente, ce qui évite les destructions d’emplois, il y a hausse de l’inflation, ce qui peut être dangereux ; ceci pousse à préférer la solution française ; cependant, il faut financer les transferts publics aux ménages ayant des revenus faibles, d’où des hausses d’impôts, dont certain e s (cotisations sociales des entreprises, impôts de production) détruisent de l’emploi. Il y a donc aussi un risque de destruction d’emplois avec la solution française. Au total, nous montrons qu’en réalité il y a une assez forte similarité entre les deux stratégies qui reviennent finalement toutes les deux à taxer tous les agents économiques (dans un cas par l’inflation, dans l’autre cas par l’impôt) autres que les ménages à revenu faible.