Faut-il être inquiet au sujet du plan de relance et de l’inflation aux États-Unis ?
Dans un texte récent 1 , O. Blanchard explique pourquoi il est inquiet au sujet de la taille du plan de relance aux États-Unis (1 900 Md$, soit 9 % du PIB) . 1. Sa taille est supérieure à celle (au plus 900 Md$) nécessaire pour faire disparaître l’output gap. 2. Le multiplicateur budgétaire associé avec ce programme a une valeur estimée de 1,2 : ceci renforce l’argument qu’il est trop élevé. 3. Certes , le lien entre inflation et chômage sur la Courbe de Phillips est aujourd’hui faible, mais il est possible que la Courbe de Philips soit instable, et que la réaction de l’inflation anticipée amplifie l ’ effet de la baisse du chômage sur l’inflation. Par rapport à ces arguments, on peut apporter les contradictions suivantes : 1. On ne peut pas mesurer l’output gap seulement à partir du chômage, puisqu’il y a eu une forte baisse du taux de participation ; en réalité, le degré de sous-emploi est beaucoup plus important aux États-Unis que ce que suggère la hausse du chômage. 2. Il ne faut pas oublier la réaction des importations ; si le fort stimulus de demande intérieure conduit à une forte dégradation du commerce extérieur des États-Unis, il n’est pas inflationniste. 3. Il est systématique aux États-Unis que, dans les périodes de reprise économique, l’inflation anticipée surréagisse alors que l’inflation effective ne varie pas ; puis l’inflation anticipée se corrige. Il paraît donc au total nettement moins clair que ce que suggère O. Blanchard qu’il va y avoir de l’inflation. 1 O. BLANCHARD , « In d efense of c oncerns o ver the $1 . 9 t rillion relief plan » , Peterson Institute, février 2021 .