Faut-il une règle budgétaire si les taux d’intérêt à long terme restent définitivement inférieurs au taux de croissance ?
La réflexion sur la réforme des règles budgétaires de la zone euro a débuté, puisque les règles antérieures sont devenues inutilisables. Une complication est l’idée que peut-être, avec des politiques monétaires qui restent expansionnistes et avec le niveau élevé du taux d’épargne du Monde, les taux d’intérêt à long terme de la zone euro vont rester perpétuellement inférieurs au taux de croissance. Si c’est le cas : dès qu’il y a un excédent budgétaire primaire, aussi petit soit-il, la solvabilité budgétaire est assurée (alors que si le taux d’intérêt est supérieur à la croissance, il faut un exc é dent budgétaire primaire d’autant plus élevé que le taux d’endettement public est élevé) ; il subsiste un argument d’efficacité de l’épargne, même si la solvabilité budgétaire est assurée : moins les dépenses publiques sont productives, moins l’épargne est utilisée de manière efficace, et moins la croissance potentielle est forte ; u ne règle de composition des dépenses publiques entre dépenses publiques efficaces, utiles à long terme, et pu re s dépenses courantes aurait donc du sens. Au total, dans un environnement de taux d’intérêt en permanence plus bas que le taux de croissance, les règles budgétaires européennes peuvent devenir : une règle d’exc é dent budgétaire primaire, une fois corrigé des effets du cycle ; une règle de composition des dépenses publiques , avec une partie suffisante de dépenses efficaces.