« Fiscal dominance » dans la zone euro : qui est en position de force, les Etats ou la BCE ?
Le maintien de taux d’intérêt extrêmement bas par la BCE peut être interprété comme de la « fiscal dominance » : un certain nombre de pays de la zone euro n’assurant pas leur solvabilité budgétaire, celle-ci est assurée par la Banque Centrale. S’il y a fiscal dominance, qui est en position de force, les Etats ou la BCE ? L a BCE est en position de force si elle peut menacer les Etats de retirer le soutien monétaire s’ils ne réduisent pas leur endettement public : elle les aide à se désendetter par les taux d’intérêt bas, mais ils doivent en profiter pour devenir durablement solvables ; les Etats sont en position de force s’ils sav e nt que la BCE ne prendra jamais le risque de déclencher une crise des dettes publiques en remontant les taux d’intérêt, et qu’ils peuvent donc continuer à mener une politique budgétaire expansionniste en étant perpétuellement solvabili sés par les taux d’intérêt bas. Aujourd’hui, de nombreux pays de la zone euro seraient insolvables budgétairement si la BCE normalisait ses taux d’intérêt : France, Espagne, Italie, Belgique ; ceci montre que ce sont probablement les Etats qui sont en position de force.