France-Algérie : quels risques commerciaux en cas d’aggravation des tensions ?
Le commerce de biens entre la France et l'Algérie représente une part significative du commerce France-Afrique, tout en restant faible rapporté au commerce total français (0, 8 % des exportations françaises et 0,9 % des importations). À la suite de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix de l'énergie , la balance commerciale Franco-algérienne , auparavant légèrement excédentaire, est devenu e déficitaire depuis 2021 . La hausse des tensions politiques entre les deux pays rend nécessaire l'évaluation des conséquences potentielles d'une nouvelle escalade. Les échanges commerciaux de biens entre les deux pays sont très spécialisé s : la France importe des hydrocarbures (le pétrole représentant 39% des importations totales françaises et le gaz 42% en 2023 ), et exporte des produits des industries automobile et pharmaceutique. Afin d’appréhender les effets d’une guerre commerciale pour la France, nous avons établi deux scénarios. Selon notre scénario central , seules les ventes de gaz spot seraient affectées dans un scénario de guerre commerciale. Les coûts supplémentaires résulteraient de frais de port plus élevés des volumes de remplacement qui proviendraient de régions plus éloignées, bien que l’effet global resterait faible. Dans un scénario plus adverse dans lequel les importations déjà contractualisées étaient également impactées, le remplacement de celles-ci par des importations de gaz spot impliquerait des coûts supplémentaires de 1,25 Md€ sur une base annuelle. Étant donné la relative fongibilité du marché pétrolier et l’ existence d’ offre de pétrole brut similaire au mélange d'exportation du Sahara algérien, nous estimons que le remplacement des importations françaises de brut algérien entraînerait des coûts supplémentaires limités.