France : comment augmenter les bas salaires sans détruire des emplois ?
A la différence de ce qu’on observe dans l’ensemble de l’OCDE, il n’y a pas en France de déformation du partage des revenus au détriment des salariés, ni de niveau anormalement faible du salaire minimum. De plus, on observe une forte sensibilité de l’emploi peu qualifié au coût du travail peu qualifié. Pourtant il est clair qu’il y a une demande très forte de hausse des bas salaires ; comment la satisfaire sans détruire d es emplois ? Nous ne voyons que deux possibilités dans les entreprises (les bas salaires dans le secteur public, par exemple dans les hôpitaux, peu ven t être corrigés par l’Etat ) : soit utiliser les transferts publics aux personnes ayant des salaires faibles (un impôt négatif, appelé en France Prime d’Activité) et financés par l’impôt ; il s’agit donc d’une politique redistributive encore plus forte, ce qui atteint une limite, et de plus il s’agit d’une aide de l’Etat , non d’un salaire ; soit accepter une hausse des prix des secteurs qui utilisent de l’emploi peu qualifié (service s à la personne, distribution, services peu sophistiqués aux entreprises) qui compense la hausse des bas salaires. Ceci nécessiterait l’acceptation par les ménages de prix plus élevés de certains biens et services, l’acceptation par les entreprises utilisatrices de services de marges bénéficiaires plus faibles.