France : il faut arrêter de considérer le capital logement comme un mauvais capital
On entend souvent dire en France, mais aussi globalement, qu’il y a deux sortes de capital : le « mauvais capital », qui est le capital en logements qui procurerait des rentes à ses détenteurs, qui ne contribuerait pas à la croissance ; le « bon capital », qui est le capital des entreprises. L’application de cette théorie a conduit en France à réduire les aides aux locataires ou acheteurs de logements (APL, prêt à taux zéro-PTZ) et à mettre en place une taxe sur la richesse discriminante qui ne taxe que le patrimoine immobilier (IFI) et pas le patrimoine financier. Cette vision du capital en logements comme mauvais capital est tout à fait erronée : le capital en logements fabrique du PIB (le service de logement) et du bien-être, ce qui est important surtout dans un pays où il y a forte insuffisance de logements convenables, où les prix de l’immobilier sont en conséquence anormalement élevés et où la vision du capital en logements comme mauvais capital a conduit à un recul de la construction. Ce qui est vrai est qu’il faut que les politiques de soutien du logement conduisent à de la construction ou à de la rénovation, et pas à la hausse des prix des logements. Il faudrait donc concentrer l’effort sur des mesures qui conduisent à la construction de logements nouveaux dans les zones où c’est nécessaire, et pas à l’achat de logements existants. Il faudrait aussi que les politiques macroprudentielles luttent contre la hausse des prix de l’immobilier.