France : ne pas oublier la neutralité fiscale
Le gouvernement français a décidé d’accroître fortement les revenus des ménages (hausse des transferts aux ménages, baisse des impôts des ménages). Cependant, il conserve la contrainte de ramener le déficit public à 2 % du PIB en 2020, ce qui implique que ces transferts publics accrus aux ménages devront être compensés, et on évoque une hausse des impôts des entreprises (une suppression de « niches fiscales »). C’est ici qu’il faut rappeler le concept de neutralité fiscale : une modification des impôts à somme nulle (hausse de certains impôts finançant la baisse d’autres impôts) n’a pas d’effet sur l’économie à l’équilibre de long terme. Si on finance par exemple une baisse des impôts des ménages par une hausse des impôts des entreprises, les entreprises vont réduire à l’équilibre le salaire réel, ce qui annulera l’effet de la baisse des impôts des ménages sur leur revenu réel et sur l’emploi. Il ne faut donc pas mettre trop d’espoir dans les « manipulations fiscales ».