France : peut-on régler les problèmes par les déficits publics ?
On voit bien apparaître l’idée en France qu’ouvrir les déficits publics pourrait aider à résoudre les problèmes. Le déficit public sera de l’ordre de 3,2% du PIB en 2019, contre 2,5% en 2018, et cette politique d’expansion budgétaire reçoit un soutien dans la littérature économique récente : O. Blanchard pousse l’idée d’une politique budgétaire expansionniste puisque les taux d’intérêt sont bas ; les tenants de la Théorie Monétaire Moderne préconisent un déficit public important financé par la création monétaire. Mais quels sont les problèmes centraux de la France ? Il s’agit de la faiblesse des compétences de la population active, de la mauvaise qualité du système éducatif, de la faible modernisation du capital des entreprises. Mais accroître le déficit public ne résoudrait pas ces problèmes : les dépenses publiques du marché du travail, d’éducation sont déjà élevées, l’investissement des entreprises françaises est de niveau élevé, mais de faible qualité, la baisse des impôts ne peut pas corriger le déficit de compétitivité-coût. La solution est une meilleure organisation du système de formation , d’éducation, une hausse de la sophistication des entreprises, pas un déficit public, surtout s’il finance des transferts aux ménages et de la consommation.