France : peut-on satisfaire la demande de hausse du pouvoir d’achat ?
On voit apparaître en France aujourd’hui une forte demande de hausse du pouvoir d’achat (avec l’idée qu’on ne peut pas « vivre décemment de son travail »). Mais il est difficile de voir comment cette demande peut être satisfaite à court terme sans prendre des risques très importants avec l’économie : toutes les études montrent les effets très négatifs sur l’emploi peu qualifié de la hausse du coût du travail peu qualifié (1)  ; le partage des revenus en France se déforme en faveur des salaires, ce qui conduit à un coût du travail élevé par rapport au niveau de gamme de l’économ i e et à des pertes de parts de marché ; faire supporter au budget de l’Etat les hausses des bas revenus a une limite, qui est le déficit public au-dessus duquel les investisseurs commenceraient à réagir ; dans l’environnement de concurrence fiscale dans l’Union Européenne, la hausse de la pression fiscale en France finançant des transferts publics supplémentaire s pourrait avoir des effets très négatifs Il se rait donc courageux d’accepter l’idée que, sauf à changer complètement de modèle économique (protectionnisme, sortie de l’UE), les marges de manœuvre de court terme pour accroître le pouvoir d’achat en France sont faibles. Voir par exemple : « Baisse de charges, stop ou encore ? » - Y. L’HORTY , , T. MAYER, P. MARTIN, Note du Conseil d’Analyse Economique n°49, janvier 2019