France : une difficulté structurelle pour réduire le déficit public à moyen terme
La croissance du PIB prévue par le gouvernement français en moyenne pour la période 2024-2027 était de 1,6 %. Après la révision de la croissance prévue pour 2024 de 1,4 % à 1,0 %, cette croissance moyenne anticipée descend à 1,5 %. Mais très probablement, puisque le recul de la productivité est dû essentiellement à des causes structurelles, l’absence de gains de productivité sera durable. Si la productivité en France stagne durablement, il est difficile de croire que la croissance, de 2024 à 2027, sera supérieure à 0,8 % par an, ce qui correspond à la croissance annuelle du taux d’emploi en moyenne sur la période 2018-2023. Si la croissance du PIB de la France n’est que de 0,8 % par an au lieu de 1,6 % par an, le déficit d e niveau de PIB à la fin de 2027 sera de 3,2 points, et le déficit public sera d’environ 4,3 % du PIB au lieu de 2,7 % du PIB, ce qui est prévu dans les prévisions budgétaires de moyen terme. Si le gouvernement français veut, malgré la faiblesse de la croissance, ramener le déficit public à 2,7 % du PIB en 2027, s’il réduit en conséquence les dépenses publiques, si l e multiplicat eur budgétaire (rapport entre la variation des dépenses publiques et la variation du PIB) est de 1, et si une baisse du PIB de 1 point entraîne une hausse du déficit public de 0,5 point de PIB, maintenir le déficit public à 2,7 % du PIB (alors que spontanément il monterait à 4,3 % du PIB) imposerait de réduire les dépenses publiques de 0,8 point par an de manière cumulative. Cela, ex post, aboutirait à une croissance du PIB nulle entre 2024 et 2027.