Global Forex Monitor - Eté 2025
Le dollar a poursuivi sa correction tout au long du mois de juin (avec une dépréciation de plus de 12% depuis le début de l’année), une baisse alimentée par la persistance des incertitudes économiques, commerciales, fiscales et monétaires. D'un point de vue macro, on constate déjà un affaiblissement de la consommation des ménages alors que les entreprises restent dans l'expectative avant la fin de l'échéance de la suspension des droits de douane réciproques le 9 juillet. Malgré l'essoufflement de la croissance américaine, la Fed reste prudente face aux risques inflationnistes, ce qui a accentué la pression politique exercée par D. Trump sur J. Powell. Outre ces facteurs cycliques, le dollar est aussi pénalisé par des facteurs structurels concourants à la correction de sa surévaluation tels que les déficits jumeaux qui pourraient être plus difficile à financer à l’avenir. En particulier, l’adoption du projet de budget « Big Beautiful Bill » va susciter une méfiance accrue des non-résidents envers la dette américaine, un facteur de nature à peser sur le dollar.Dans cet environnement, nous restons baissiers sur le dollar cet été même si la correction du dollar sera moins prononcée qu’au 1er semestre. L'indice dollar DXY pourrait tester le niveau de 95,2 si les prochains indicateurs macros dont le rapport sur l'emploi, s'avèrent plus faibles, et surtout si les prix à la consommation ne montrent toujours pas de pressions inflationnistes. A contrario, un nouveau regain de tensions au Moyen Orient pourrait limiter la dépréciation du dollar.En juin, l'EUR a enregistré une hausse de 3,3 % contre le dollar (USD) en juin (et de plus de 13% depuis le début de l’année), atteignant un sommet depuis 2021 à 1,182 début juillet. Cette appréciation est due principalement à la faiblesse du dollar, résultant des incertitudes économiques aux États-Unis et des pressions politiques sur la Fed. Parallèlement, l'économie européenne montre des signes de stabilisation, soutenue par les plans de soutien à la défense européenne et aux infrastructures en Allemagne. Avec un cycle de baisse des taux de la BCE presque terminé et une Fed à peine engagée dans sa normalisation monétaire, l'EUR/USD pourrait s'apprécier vers 1,20 à court terme, et un niveau de 1,22 n’est pas à écarter à moyen terme.