Global Forex Monitor - Mai 2025
En avril, l'indice dollar DXY a enregistré une baisse significative jusqu’à un plus bas de 98,28 à la suite de l’annonce de droits de douane réciproques le 2 avril (« liberation day »), des mesures pénalisantes pour le commerce mondial et l'économie américaine. Le dollar a également été affecté par les critiques de Trump à l'encontre de J. Powell, menaçant de le démettre s'il ne baissait pas les taux directeurs rapidement. Cela a conduit à un dénouement des positions « longues » de dollar des comptes spéculatifs, accumulées avant l’élection de Trump, accentuant ainsi sa correction. Après cette chute, le dollar a montré des signes de stabilisation à la suite à l'annonce d'une pause de 90 jours sur les droits de douane réciproques. Cette pause ne concerne toutefois pas la Chine, qui reste soumise à un tarif de 145 %, avec des exemptions pour certains secteurs.Malgré l’atténuation des tensions commerciales, le dollar devrait continuer à corriger en raison du risque d'une récession technique aux États-Unis, d’une réallocation des portefeuilles d’investissements internationaux en défaveur des actifs américains, la probable hausse des couvertures de changes contre le risque d’une chute plus importante du dollar, la probable poursuite des attaques de Trump contre la Fed et la volonté des autorités américaines d’affaiblir le dollar. Dans ce contexte, l'indice dollar DXY pourrait baisser jusqu'à 95, en particulier au second semestre, lorsque la Fed commencera à réduire ses taux directeurs à trois reprises à partir de septembre.L'EUR/USD a connu une forte progression en avril, passant de 1,08 jusqu’à un plus haut de 1,155, avant de se stabiliser autour de 1,1330 début mai. Cette appréciation de l’EUR/USD s’explique principalement par la baisse du dollar, liée aux annonces de droits de douane de Trump et aux craintes concernant l’indépendance de la Réserve Fédérale. A court/moyen terme, la tendance demeure favorable à l'EUR/USD, principalement du fait de la perspective d’un dollar plus faible. Par ailleurs, le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et la zone euro devrait se réduire, avec une économie américaine en quasi-récession et une croissance européenne modeste mais positive, soutenu par un policy mix plus agressif. Dans ce contexte, nous avons revu à la hausse notre prévision d’EUR/USD à 1,20 cette année.