Hausse de la pression fiscale : que doit penser normalement un économiste libéral ?
La hausse annoncée de la pression fiscale aux États-Unis inquiète certains investisseurs. Est-elle inquiétante ? Cette question nous conduit à nous demander ce que doit penser un économiste libéral de la fiscalité. Cinq idées nous paraissent importantes. Même un économiste libéral pense que l’absence de coordination fiscale internationale qui conduit à la baisse continuelle de la taxation des facteurs mobiles de production (et des bases fiscales mobiles), ce qu’on a appelé la « race to the bottom », est inefficace. Un niveau mondial minimum (21 % en principe) de taxation des profits des entreprises est donc une bonne idée. Un impôt qui ne crée aucune distorsion est normalement le plus efficace ; c’est le cas par exemple d’une taxation plate du PIB (de l’ensemble des revenus). Les impôts qui créent le plus de distorsions défavorables à la productivité et à l’emploi semblent être les cotisations sociales des entreprises et les impôts de production. On peut volontairement créer une distorsion fiscale pour corriger un problème économique, une anomalie, une externalité. Baisser les cotisations sociales des entreprises sur les bas salaires est légitime pour réduire le chômage des salariés peu qualifiés, taxer les émissions de CO 2 l’est aussi. Un économiste libéral pense normalement que réduire les inégalités de revenu en réduisant les inégalités primaires (avant redistribution) par la hausse du taux d’emploi est préférable à réduire les inégalités par la redistribution et la fiscalité. Enfin, il est aussi légitime pour un économiste libéral de taxer les rentes : profits anormaux dus aux positions de monopole et aujourd’hui rentes monétaires : plus-values en capital qui ne sont pas dues à l’effort, mais simplement aux politiques monétaires expansionnistes. Finalement, un économiste libéral préfère ra normalement : une flat tax sur l’ensemble des revenus à un taux d’imposition raisonnablement élevé coordonné internationalement ; des exemptions ou surcharges d’impôts pour corriger des problèmes structurels (chômage des non qualifiés par exemple) ou des externalités ; des surcharges d’impôts pour taxer les rentes.