Hausse des prix ou rationnement quantitatif ?
Les pays européens subissent aujourd’hui une perte de ressources (de l’offre disponible) en ce qui concerne de nombreuses matières premières (énergie, matières premières agricoles, métaux…). Quelle est alors la réaction optimale face à cette perte de ressources ? Il y a deux possibilités extrêmes : laisser jouer le mécanisme de march é (l’équilibre concurrentiel), et laisser s’ajuster les prix pour rééquilibrer l’offre et la demande pour les différentes matières premières ; ne pas autoriser de mouvement des prix, et rationner la demande de matières premières pour équilibrer l’offre et la demande par le rationnement quantitatif. D’un point de vue microéconomique, l’équilibre concurrentiel d omine l’équilibre avec rationnement du point de vue du bien-être global ; en effet, il conduit à la hausse des prix relatifs des biens pour lesquels il y a recul initial de l’offre, ce qui en stimule la production et finalement réduit l’ampleur de la perte d’offre. Mais d’un point de vue redistributif, l’équilibre concurrentiel peut générer des difficultés que ne génère pas l’équilibre avec rationnement. En effet, si les biens dont l’offre recule sont des biens indispensables pour les consommateurs, la hausse de leur prix peut conduire à un fort prélèvement sur le revenu pour les ménages à revenu faible. Le mieux est bien sûr de choisir l’équilibre concurrentiel associé aux politiques redistributives nécessaires (de vraies politiques redistributives, pas des transferts publics financés par la dette).