Il faut vraiment s’interroger sur le néo-fishérisme
Les Banques Centrales vont maintenir durablement des taux d’intérêt nominaux très bas à toutes maturités. Une des explications qu’elles donnent est le niveau de l’inflation inférieur depuis longtemps à l’inflation objectif. Mais est-on sûr que des taux d’intérêt nominaux durablement bas redressent l’inflation ? Dans la théorie néo-fishérienne, c’est l’inverse. Avec le néo-fishérisme, à long terme, le taux d’intérêt réel est déterminé par des caractéristiques structurelles de l’économie (progrès technique, équilibre épargne-investissement…) et, si le taux d’intérêt nominal est bas, l’inflation est basse, d’où un mécanisme totalement opposé de celui mis en avant par les Banques Centrales. Il faut donc aujourd’hui vraiment s’interroger sur la pertinence du néo-fishérisme. Combien de temps des taux d’intérêt nominaux bas font-ils baisser les taux d’intérêt réels (et soutiennent donc la demande) ? Font-ils finalement ou non baisser l’inflation ? Les faits observés , aux États-Unis, dans la zone euro, semblent montrer que l’hypothèse du néo-fishérisme est tout à fait conforme avec les faits : l’inflation et l es taux d’intérêt nominaux sont positivement corrélés, davantage à long terme qu’à court terme.