Il ne suffit pas que les taux d’intérêt soient bas pour qu’il faille accroître les investissements publics
On entend de plus en plus dire que, puisque les taux d’intérêt sont très bas, il faut que les É tats en profitent pour réaliser un supplément d’investissement public. Ceci concerne en particulier la zone euro. Il faut en réalité mener une analyse plus fine : si les taux d’intérêt sont bas, il est plus facile de réaliser des investissements publics, mais aussi des investissements priv é s. Si la rentabilité marginale du capital priv é est forte, c’est plutôt l’investissement priv é qu’il faut accroître ; si les investissements publics ont une rentabilité économique et sociale forte grâce à de fortes externalités (financement de la transition énergétique, des entreprises dans les industries du futur, de l’éducation et de la recherche…), il faut les réaliser même si les taux d’intérêt sur les dettes publiques sont plus élevés qu’aujourd’hui ; si les investissements publics ont une rentabilité faible, mais qui devient aujourd’hui supérieure aux taux d’intérêt, ceux-ci étant très bas, il faut être très prudent, car une remontée des taux d’intérêt dans le futur dégraderait alors fortement la situation des finances publiques.