Italie et Europe : une des deux va devoir céder
L’Italie n’a pas renoncé à mener une politique budgétaire très expansionniste, qui permettrait à la coalition de gouvernement de respecter ses promesses ; ceci fait apparaître un conflit avec la Commission Européenne, qui demande à l’Italie de respecter ses engagements européens en matière budgétaire, et, conséquence de ce conflit, les taux d’intérêt de l’Italie augmentent fortement, le rating de l’Italie est dégradé, la hausse des taux d’intérêt sur la dette publique déclenche une crise du système bancaire. Le gouvernement italien pense probablement qu’après les élections européennes les règles budgétaires seront assouplies dans la zone euro, et que, si les taux d’intérêt sur la dette de l’Italie augmentent trop, la BCE devra intervenir. Si le gouvernement italien se trompe et si l’Europe (Commission, BCE) ne cède pas, la hausse des taux d’intérêt et la crise bancaire forceront le gouvernement italien à réduire le déficit public ; si l’Europe cède, le déficit public de l’Italie deviendra très important. Mais très probablement l’Europe ne cèdera pas : beaucoup de pays (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Finlande…), même ceux avec des gouvernements dits « populistes » rejettent totalement le laxisme budgétaire ; la BCE n’a pas d’instrument pour faire baisser les taux d’intérêt en Italie : le Quantitative Easing implique l’achat de toutes les dettes publiques, l’OMT nécessite que l’Italie soit sous programme européen (ce qui signifie réduction du déficit public, réformes structurelles), ce qui est ina cceptable pour le gouvernement i talie n  ; un prêt de l’ESM nécessiterait aussi que l’Italie soit sous programme européen ; l’Italie n’a pas de menace crédible car la sortie de l’euro la ruinerait ; le déficit public de l’Italie n’aide pas à résoudre les problèmes structurels de l’Italie.