La BCE dans le piège de la Banque du Japon
La Banque du Japon est condamnée à maintenir des taux d’intérêt nuls à long terme en raison de la taille de la dette publique et de la détention d’obligations par les banques et les investisseurs institutionnels au Japon. Une remontée des taux d’intérêt à long terme aurait des effets catastrophiques sur la solvabilité de l’Etat et des intermédiaires financiers au Japon. Mais le même piège est en train de se refermer sur la BCE : après de nombreuses années de taux d’intérêt très bas, la remontée des taux d’intérêt à long terme ferait apparaître une crise de solvabilité budgétaire dans plusieurs pays (France, Italie, Espagne, Finlande, Belgique) ainsi que des pertes très importantes sur les portefeuilles obligataires des banques et des investisseurs. Comme au Japon, le maintien dans la zone euro de taux d’intérêt très bas pendant une longue période de temps interdit de remonter les taux d’intérêt, d’autant plus que la situation cyclique de la zone euro se dégrade, ce qui a deux effets : rendre plus difficile à court terme la remontée des taux d’intérêt ; allonger encore la période de taux d’intérêt très bas, donc renforcer encore l’irréversibilité de cette situation de taux d’intérêt très bas.