La BCE doit-elle réellement s’inquiéter de ce que l’inflation n’est que de 1% ?
Il apparaît clairement aujourd’hui que, malgré la baisse du chômage, l’inflation sous-jacente de la zone euro reste voisine de 1%, bien inférieure à l’objectif de 2%. Est-ce un problème ? Une inflation basse n’est un problème que s’il y a des rigidités nominales : si l’inflation basse conduit à des taux d’intérêt réels anormalement élevés parce que les taux d’intérêt nominaux ne peuvent pas être négatifs, il y a problème car il y a déflation ; mais ceci n’est pas du tout le cas aujourd’hui dans la zone euro ; si l’inflation basse conduit à des salaires réels anormalement élevés par rapport à la productivité, donc à une dégradation de la profitabilité des entreprises, en raison de la rigidité des salaires nominaux, alors il y a problème, même si à court terme il y a soutien de la demande des ménages. Cette configuration s’observe bien aujourd’hui dans la zone euro. C’est parce qu’elle déforme le partage des revenus au détriment des entreprises avec la rigidité des salaires nominaux que l’inflation faible peut éventuellement être un problème aujourd’hui dans la zone euro.