La BCE n’a jamais pu corriger son retard
La BCE a mené une politique monétaire restrictive ou peu expansionniste de 2008 à 2013, alors que l’économie de la zone euro était très faible. Puis, la politique monétaire est devenue très expansionniste à partir de 2014-2015, alors que la situation économique de la zone euro s’améliorait nettement. C’est surtout en 2017 et 2018 que, normalement, la politique monétaire aurait dû être, au moins partiellement, normalisée ; si le Quantitative Easing a été arrêté, les taux d’intérêt sont restés nuls. En 2019, au moment o ù des signes d’affaiblissement de la croissance apparaissent, et alors qu’il est probable que 2020 sera une assez mauvaise année, la BCE n’a pratiquement pas de marges de manœuvre pour rendre sa politique monétaire plus expansionniste. En réalité, la BCE n’a jamais corrigé le retard pris de 2008 à 2011 : depuis cette période, la politique monétaire de la zone euro reste décalée de plusieurs années par rapport aux besoins de l’économie, et la conséquence est la quasi-inexistence aujourd’hui d’une marge de manœuvre contracyclique pour la politique monétaire. Pourquoi ce retard initial ? Probablement à cause de la réaction de la BCE à l’inflation causée par la forte hausse du prix du pétrole en 2007-2008, puis 2010-2011.