La BCE peut-elle sortir de la dominance fiscale (fiscal dominance) ?
Il y a aujourd’hui clairement fiscal dominance dans la zone euro : les taux d’intérêt à long terme beaucoup plus bas que le taux de croissance assurent la soutenabilité des dettes publiques globalement ; la garantie qu’il y aurait intervention de la BCE empêche l’ ouverture des spreads de taux d’intérêt entre les pays. La BCE peut-elle sortir de la fiscal dominance, c’est-à-dire d’une situation o ù la politique monétaire est obligée d’assurer la soutenabilité des dettes ? Nous ne le croyons pas : avec un niveau élevé des taux d’endettement public, la réduction des déficits publics primaires nécessaire pour assurer la soutenabilité des dettes publiques si la BCE ne le fait plus serait insupportable. De plus, l’hétérogénéité des pays écarterait fortement leurs taux d’intérêt. Les taux d’intérêt à long terme de la zone euro ont donc une valeur maximum, qui est celle qui assure à moyen terme la soutenabilité des dettes publiques compte tenu des perspectives de déficit public. De plus, la BCE doit conserver la flexibilité d’intervenir davantage en cas de besoin sur les dettes de certains pays.