La « bonne » et la « mauvaise » croissance du PIB
On critique souvent, à juste titre, le PIB comme mesure de la croissance, et encore plus du bien-être. En particulier, une croissance plus rapide du PIB entraîne des émissions accrues de CO 2 . Nous pensons qu’il est possible de séparer la « bonne » et la « mauvaise » croissance du PIB. Nous partons du calcul de la Productivité Globale des Facteurs avec trois facteurs de production : travail, capital, énergie. La croissance de cette Productivité Globale des Facteurs est la croissance qu’on peut faire sans utiliser davantage de capital, de travail ou d’énergie. Si la croissance du PIB vient de celle de la Productivité Globale des Facteurs ainsi calculée, avec trois facteurs de production, dont l’énergie, elle ne nécessite aucune hausse de l’utilisation des facteurs de production, donc elle ne détruit pas de ressources rares. Mais si elle ne vient pas de la Productivité Globale des Facteurs, elle nécessite une hausse de la consommation des facteurs de production, avec les effets négatifs associés (consommation de matières premières, émissions de CO 2 …). On peut donc appeler « bonne croissance » la part de la croissance du PIB qui vient de celle de la Productivité Globale des Facteurs, « mauvaise croissance » le reste de la croissance du PIB. Aujourd’hui, au niveau mondial, la « bonne croissance » est en moyenne de 1,5% par an, la « mauvaise croissance » de 2,2% par an ; au niveau de l’OCDE, la « bonne croissance » est en moyenne de 1,0% par an, la « mauvaise croissance » de 0,8% par an.