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Patrick Artus

La composante qui manque à la Théorie Monétaire Moderne

La Théorie Monétaire Moderne (Modern Monetary Theory, MMT) explique : que les Etats peuvent mettre en place à tout moment le déficit public qui permet d’atte i ndre le plein emploi ; que ce déficit public doit être financé par la création monétaire pour éviter l’effet d’éviction (la hausse des taux d’intérêt qui réduirait la demande des ménages et des entreprises) ; que l’inflation provoquée par la création monétaire peut être évitée si cette politique est arrêtée lorsque l’économie revient au plein emploi. On voit que les pays de l’OCDE ont mis en place aujourd’hui la Théorie Monétaire Moderne, avec un contexte un peu différent : le recul de la production en 2020 ne vient pas du recul de la demande mais du confinement des salariés ; l’objectif du déficit public n’est pas de ramener au plein emploi mais d’empêcher la perte de revenu des ménages et des entreprises. Mais il manque une composante à la Théorie Monétaire Moderne : la création monétaire, dans les économies contemporaines, ne conduit plus à l’inflation des prix des biens et services mais à l’inflation des prix des actifs. Il faut donc expliquer, non pas comment éviter l’inflation, mais comment éviter l’inflation des prix des actifs. L’ajout à faire à la Théorie Monétaire Moderne pourrait être : l’inflation des prix des actifs est évitée par des politiques macroprudentielles actives (ratios de bilan réglementaires des intermédiaires financiers, loan-to-value ratios, taxation des plus-values en capital à court terme).
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