La condition essentielle pour que les États-Unis conservent une croissance forte
Les États-Unis basent leur croissance sur un taux d’épargne (des ménages, de la Nation) faible, sur un investissement élevé en nouvelles technologies, et sur un déficit public permanent. Pour cela, il faut qu’ils puissent avoir un déficit extérieur (un déficit de leur balance courante) important et continuel. On s’interroge souvent sur le fait que la Chine, la Russie, le Brésil… ne veulent plus investir leurs réserves de change ou libeller leurs échanges commerciaux en dollars. Mais tant que le Monde, hors États-Unis, a un excédent de sa balance courante, s’il n’est plus investi aux États-Unis par ces pays, il le sera par d’autres pays. La menace qui pèse sur les États-Unis est donc une réduction de l’excédent de la balance courante des pays excédentaires : zone euro, pays de l’OPEP, Russie, Chine, Japon. La réduction des excédents courants de ce s pays forcerait les États-Unis à avoir un déficit extérieur moindre, et affecterait leur capacité d’investissement et de soutien de l’économie par les déficits publics. Or cette évolution peut survenir avec le vieillissement démographique, les investissements de transition écologique en Europe, en Chine, les investissements dans l’industrie de l’armement en Russie, l’utilisation par les pays de l’OPEP de leurs excédents d’épargne pour financer les investissements nécessaires à la préparation de leur sortie du pétrole et du gaz naturel.