La conjoncture allemande : de mal en pis

La publication aujourd’hui d’une croissance nulle en Allemagne au quatrième trimestre (par rapport au T3) confirme que l’économie du pays est à la peine. Compte tenu de la chute libre de l’activité dans le secteur industriel avec une baisse de la production atteignant pratiquement 2% au quatrième trimestre, il s’agit presque d’une bonne performance. Ainsi, les chiffres du PIB montrent également que la demande intérieure reste vigoureuse et compense pour la faiblesse du commerce extérieur. Cela dit, en raison des conséquences néfastes de l’épidémie de coronavirus sur la conjoncture mondiale et notamment chinoise, la contraction de l’activité va se poursuivre au premier trimestre. La reprise n’interviendra qu’une fois l’épidémie maîtrisée et le cycle industriel mondial de nouveau mieux orienté. Avec un calendrier évidemment très incertain, cette contraction devrait intervenir, selon nous, dans le courant du deuxième trimestre. Au-delà de sa faiblesse conjoncturelle actuelle, l’économie allemande est par ailleurs confrontée à des problèmes structurels aux racines plus profondes qui pèseront sur la croissance au cours des prochaines années. Le secteur automobile est au cœur de ces difficultés. Les dernières statistiques publiées montrent à quel point son ajustement est loin d’être terminé. La faiblesse de la conjoncture se limite pour l’instant au secteur manufacturier. Dans un certain nombre d’autres secteurs, tels que la construction et l’informatique, l’activité continue en effet de croître fortement. Des conditions financières très accommodantes, une politique budgétaire expansionniste, comme la hausse des salaires et de l’emploi compenseront dans une certaine mesure les conséquences négatives sur l’économie de la faiblesse du commerce extérieur et des difficultés du secteur automobile. Ainsi, nous n’attendons pas de véritable récession en Allemagne, à condition que l’épidémie de coronavirus soit réellement sous contrôle au cours du premier trimestre.