La courbe en U des taux d’intérêt réels par rapport à l’inflation
Nous documentons notre analyse par les cas des États-Unis et de la zone euro. Nous pensons que les taux d’intérêt réels (à court terme et à long terme) ont, dans leur relation avec l’inflation, un profil de courbe en U : si l’inflation est trop basse (négative), on est en déflation, avec une hausse anormale des taux d’intérêt réels due à la rigidité des taux d’intérêt nominaux (autour de 0) ; si l’inflation est trop élevée, les taux d’intérêt réels augmentent parce que les Banques Centrales interviennent avec une surréaction des taux d’intérêt nominaux à l’inflation. Cette courbe en U apparaît aux États-Unis et pas dans la zone euro. C’est donc pour les valeurs intermédiaires de l’inflation, qui sont celles où on devrait se situer à partir de 2021, que les taux d’intérêt réels sont les plus bas aux États-Unis. À ces niveaux intermédiaires de l’inflation, la croissance est donc fortement soutenue, mais les prix des actifs peuvent augmenter rapidement et générer des bulles.