La crise italienne pourrait-elle devenir très grave ?
Nous réfléchissons aux enchaînements qui pourraient transformer la crise présente en Italie en une crise grave : la hausse des taux d’intérêt et les difficultés des banques (avec la corrélation entre risque souverain et risque bancaire) conduirait à un freinage important de la croissance ; le déficit public est alors accru, et la solvabilité budgétaire n’est plus assurée, d’autant plus que la croissance potentielle est quasi-nulle ; la hausse des taux d’intérêt s’amplifie donc, surtout si les agen ce s de rating continuent alors à baisser la note de l’Italie ; la BCE (ou l’ESM) ne peuvent pas intervenir puisque l’Italie rejette bien sûr la mise en place de l’OMT ; si l’Italie ne peut plus se financer dans des conditions normales, la question du défaut sur la dette publique va apparaître, et les marchés financiers vont anticiper un risque de sortie de l’euro, d’où d’autres hausses encore des taux d’intérêt. Pour éviter cet enchaînement, il faudrait que le déficit public finance un soutien de l’offre, ce qui est nécessaire, et non de la demande, ce qui est inutile en Italie en raison de l’insuffisance de l’offre. Les marchés financiers comprendraient alors que le déficit public n’est pas dangereux.