La crise va-t-elle profiter aux populismes en Europe ?
Il y a un an, nous décrivions ici , un alignement des discours des partis populistes sur les préoccupations de l’opinion publique. Nous constations, grâce aux eurobaromètres, que ces populismes s’affichaient comme des alternatives crédibles aux partis traditionnels subissant, quant à eux, une perte de confiance grandissante. Cependant, cette crédibilisation ne s’est pas traduit e par une hausse des votes pour ces partis aux dernières élections européennes. Depuis, l’environnement économique a considérablement changé. La crise sanitaire a contraint les gouvernements à prendre des mesures restreignant l es activités non-essentielles, provoquant une crise économique sans précédent. Par conséquent, c ette crise a aussi altéré la perception qu’ont les opinions publiques des partis traditionnels au pouvoir et de leurs réponses apportées . Nous analysons ici quel pourrait être l ’impact de la crise sur le populisme en Europe. Nous observons à travers cette étude que la faible confiance dans ses relations personnelles et dans les institutions démocratiques ainsi qu’une faible satisfaction de l a situation économi que nationale caractérisent les électeurs populistes. La crise sanitaire et économique a exacerbé ce sentiment de désenchantement et de mépris déjà préexistant via les actions des gouvernements nationaux pour répondre à la crise. De même, l’insatisfaction économique , porteur du vote populiste pourra it augmenter avec la hausse du chômage. Ainsi , si la situation économique ne s’améliore pas de manière significative , ces deux facteurs pourraient mener à un essor du populisme, qu’ils soient politiquement de droite ou de gauche, à moyen et à long terme.