La différence essentielle quand le taux d’intérêt est inférieur au taux de croissance pour les politiques budgétaires
Aujourd’hui, dans l’OCDE, mondialement, les taux d’intérêt à long terme sur les dettes publiques sont inférieurs à la croissance nominale. Il faut bien comprendre ce que ceci apporte aux politiques budgétaires : quand le taux d’intérêt à long terme est supérieur à la croissance nominale, la dynamique du taux d’endettement public est instable : si l’excédent public primaire (hors intérêts sur la dette) est inférieur à un seuil, le taux d’endettement public croît sans limite ; s’il est supérieur à ce seuil, le taux d’endettement public décroît sans limite ; quand le taux d’intérêt à long terme est inférieur à la croissance nominale, la dynamique du taux d’endettement public est stable : quel que soit l’excédent ou le déficit public primaire (hors intérêts sur la dette publique), le taux d’endettement public converge vers une valeur limite. Dans le premier cas (taux d’intérêt à long terme supérieur au taux de croissance), il faut donc que les États conservent un excédent budgétaire primaire suffisamment élevé pour éviter l’explosion du taux d’endettement public. Dans le second cas (taux d’intérêt à long terme inférieur au taux de croissance), il faut que les Etats définissent quel taux d’endettement public ils ne veulent pas dépasser à long terme, ce qui définit un déficit budgétaire primaire maximum.