La digitalisation et la « maladie hollandaise »

On attend parfois de la digitalisation de l’économie qu’elle conduise à des gains de productivité plus rapides et donc à une hausse de la croissance de long terme. Mais il faut prendre en compte un mécanisme qui va en sens inverse : la « maladie hollandaise » générée par la digitalisation. La maladie hollandaise est le mécanisme suivant : un pays bénéficie d’un supplément de revenu ; ce supplément de revenu est dépensé essentiellement dans les services ; il en résulte une hausse du prix relatif des services et l’attraction des facteurs de production (capital et emploi) vers les services, donc finalement une baisse du niveau de gamme de l’économie. La digitalisation (numérisation, robotisation) peut conduire au même mécanisme. Elle rend les entreprises qui la mettent en place plus efficaces, et le supplément de revenu qui apparaît alors dans ces entreprises conduit finalement au développement des services peu sophistiqués, d’où, au total, malgré la digitalisation, une baisse du niveau de gamme de l’économie.