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Patrick Artus

La désinflation : exogène ou résultant de la politique monétaire ?

Les banques centrales (nous regardons la Réserve fédérale et la BCE) se félicitent de ce que le passage à une politique monétaire plus restrictive a conduit à un recul de l’inflation sous-jacente. Mais y a-t-il vraiment eu , de 2022 à 2024 , un effet de la politique monétaire sur l’inflation sous-jacente ou bien le recul de l’inflation sous-jacente n’est-il dû qu’à des causes exogènes ? Le taux de chômage n’a que légèrement augmenté aux États-Unis et n’a pas du tout augmenté dans la zone euro : l’effet de courbe de Phillips (lien entre taux de chômage et inflation ) ne peut donc pas être mis en avant ; dans la zone euro, mais pas aux États-Unis, il y a eu baisse des marges bénéficiaires en 2023, ce qui a fait baisser l’inflation ; si on considère que cette baisse des marges bénéficiaires est due à la faiblesse de la croissance, et que la faiblesse de la croissance est due à la politique monétaire (c’est probablement en partie le cas, avec le recul de l’investissement en logement), il y a ici un canal de transmission, dans la zone euro, de la politique monétaire à l’inflation ; il reste que le recul de l’inflation sous-jacente est dû au recul des prix industriels, qui est lié au recul des prix des matières premières. Au total, le recul de l’inflation sous-jacente provient à 73 %, aux États-Unis, et à 33 %, dans la zone euro, du recul des prix industriels, lié au recul des prix des matières premières.
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Natixis
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Patrick Artus

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