La désintermédiation n’est pas la solution au problème d’absence de mobilité des capitaux dans la zone euro
Depuis la crise des subprimes et la crise de la zone euro, la mobilité des capitaux a disparu dans la zone euro : les pays à excédent d’épargne ne la prêtent plus aux autres pays de la zone euro. Cette situation est coûteuse en croissance, puisqu’il n’y a plus d’allocation efficace de l’épargne dans la zone euro. Pour rétablir la circulation des capitaux entre les pays de la zone euro, on mise sur l’« union des marchés de capitaux » : la construction de marchés int é gr é s d’actions, d’obligations, de titres à court terme. Mais cela ne rétablira it la circulation des capitaux que si le financement de l’économie était désintermédié : les entreprises se financeraient sur des marchés financiers unifiés, les banques refinanceraient les crédits aux ménages sur des marchés unifiés (de covered b onds, d’ABS…). Le problème est qu’il est impossible de désintermédier le financement de l’économie de la zone euro : les ménages ont une forte préférence pour l’épargne sans risque et liquide, veulent une garantie en capital. La solution au problème d’immobilité des capitaux dans la zone euro n’est donc pas la désintermédiation et le financement sur des marchés de capitaux unifiés, mais la constitution de groupes bancaires paneuropéens avec libre circulation des financements bancaires (en fonds propres, liquides…) entre les entités de ces groupes dans les différents pays (c’est-à-dire la fin du « ring-fencing »).