La faiblesse de l’inflation de la zone euro vient-elle de la faiblesse de la demande dans la zone euro ?
La zone euro a un excédent extérieur important : on peut donc défendre la thèse selon laquelle la faiblesse de l’inflation dans la zone euro vient de la faiblesse de la demande. Si cette thèse est correcte, il faut maintenir une politique monétaire très expansionniste et il faut passer à une politique budgétaire plus expansionniste (en finançant des dépenses publiques supplémentaires utiles dans l’éducation, la transition énergétique, les Nouvelles Technologies…). Mais est-on sûr que la faiblesse de la demande est bien la source de la faiblesse de l’inflation dans la zone euro ? Il est important de voir que le taux de chômage a beaucoup baissé, que les difficultés d’embauche des entreprises sont fortes, que le taux d’utilisation des capacités est élevé, et qu’en conséquence, les salaires et les coûts salariaux ont nettement accéléré. Si l’inflation est restée faible, c’est parce que les entreprises de la zone euro ne parviennent pas à passer les hausses de leurs coûts dans leurs prix. Si les prix suivaient les coûts salariaux unitaires, l’inflation de la zone euro serait de 2 %. C’est donc l’absence de « pricing power » (de capacit é à augmenter leurs prix) des entreprises de la zone euro, et non la faiblesse de la demande, qui explique la faiblesse de l’inflation.