La France pourrait aller beaucoup plus mal
La croissance de la France est modeste mais reste convenable. Il faut reconnaître qu’elle pourrait être beaucoup plus faible en l’absence d’un certain nombre d’« anomalies », de mécanismes potentiellement dangereux : si les taux d’intérêt très bas n’autorisaient pas d’une part une politique budgétaire expansionniste, d’autre part la hausse de l’endettement des entreprises françaises qui leur permet de maintenir un investissement élevé malgré la faiblesse de leur profitabilité ; si le crédit n’augmentait pas aussi rapidement, avec les taux d’intérêt bas et la faiblesse des taux de défaut ; si le prix du pétrole n’avait pas reculé ; si les salaires n’augmentaient pas à un rythme anormalement élevé compte tenu des gains de productivité, ce qui plus tard posera un problème de profitabilité et de compétitivité. Il reste à s’interroger sur les effets à long terme de la hausse de l’endettement, de la hausse des salaires réels plus forte que celle de la productivité.