La « japonisation » de la zone euro
On voit venir clairement une évolution de la zone euro qu’on peut appeler « japonisation », c’est-à-dire : politique budgétaire restant durablement expansionniste, avec un niveau élevé de dépenses publiques, d’où une hausse en tendance du taux d’endettement public ; politique monétaire permettant que le taux d’endettement public soit de plus en plus élevé, avec des taux d’intérêt à long terme très bas, nettement inférieurs au taux de croissance ; détournement de l’épargne domestique privée du financement de l’investissement privé vers le financement des déficits publics, ce qui est défavorable à la croissance de long terme. La question qui peut se poser est celle de l’acceptabilité de ce modèle par les épargnants de la zone euro. Au Japon, l’inflation est le plus souvent nulle (sauf lorsqu’il y a hausse de la TVA ou forte dépréciation du yen), ce qui rend acceptable s les taux d’intérêt nuls. Mais, même s’il y a répression financière, les épargnants européens accepteront-ils des taux d’intérêt réels nettement négatifs ? De plus, les taux d’intérêt réels très négatifs dans la zone euro (ce qui n’est pas en moyenne le cas au Japon) y conduisent à une hausse sans fin des prix des actifs.