La macroéconomie de la transition énergétique : on commence à en avoir une idée plus précise
Nous partons de l’hypothèse que la transition énergétique se fera par la décarbonation de l’énergie, des transports et de l’industrie, pas par la décroissance. On comprend alors mieux aujourd’hui que la transition énergétique, ainsi réalisée, implique : une destruction de capital et d’emplois, donc une perte initiale de PIB potentiel et un risque de chômage ; un besoin massif d’investissements, dont la rentabilité financière est parfois faible, ce qui pose la question de la manière dont seront financés ces investissements (par l’épargne privée, par l’impôt ?), et montre la nécessité d’une baisse de la consommation ; une hausse importante des prix de l’énergie, de certaines matières premières et de certains biens (automobiles), d’où d’ une part de l’inflation, d’autre part une hausse des inégalités, enfin le risque de raretés nouvelles (métaux nécessaires à la transition) et de tensions géopolitiques ; en conséquence, une pression importante sur les politiques publiques : besoin de transferts publics et d’investissements publics financés probablement par la taxation des revenus du capital ; pression sur les Banques Centrales pour maintenir des taux d’intérêt bas.