La macroéconomie du marché du travail en France
Il y a deux parties bien différentes du marché du travail en France : le marché du travail pour les qualifiés, o ù il y a insuffisance de l’offre, rareté de salariés qualifiés ; le marché du travail pour les peu qualifiés et les non qualifiés, o ù il y a excès d’offre, chômage structurel élevé. Cette décomposition conduit à des pistes de politique économique assez claires : baisser les cotisations sociales des entreprises sur les salaires qualifiés est inefficace, puisqu’à l’équilibre, avec l’insuffisance de l’offre de qualifi é s, les salaires monteront du montant de la baisse des cotisations sociales ; le seul argument serait incitatif : inciter les salariés à se qualifier par des salaires plus élevés ; mais le plus important serait d’accroître le niveau de compétences de la population active, en réformant le système éducatif et le système de formation ; il faut donc baisser le taux de chômage structurel des peu qualifiés ; baisser le coût du travail est difficile : on ne peut pas baisser les salaires, même en les remplaçant par des transferts publics, il n’y a plus de charges sociales au niveau du salaire minimum. On peut penser aussi à l’amélioration des compétences, ou bien à la piste de la hausse coordonnée des prix de vente dans les secteurs qui emploient l es salariés peu qualifiés : agriculture, distribution, hôtels-restaurants, services à la personne, services peu sophistiqués aux entreprises. Cela reviendrait à subventionner l’emploi peu qualifié par une taxe sur les acheteurs des biens et services dont la production utilise surtout du travail peu qualifié.