La nature de la « dominance fiscale » dans les pays de l’OCDE : retour à « l’arithmétique monétariste déplaisante »
Dans leur fameux article de 1981 , Th. Sargent et N. Wallace m ontre nt le fonctionnement de la « dominance fiscale  » . Le gouvernement mène une politi que budgétaire expansionniste e t le taux d ’ endettement public au gmente . Lorsqu ’ il atteint le maximum qu ’ il est possible de financer, la Banque C entrale doit stabiliser le taux d ’ endettement public  : pour cela est mené e une p olitique de moné tisation de la dette publique, avec une croissance rapide de l’offre de monnaie e t une inflation fort e . L ’ arithmétique monéta riste est déplaisante puisque l ’ inflation faible initialement, qui conduit à la hausse du taux d ’ endettement public, conduit finalement à une inflation forte. Cette dominance fiscale ( la politique budgétaire conditionne la politique monétaire) a aujourd ’ hui une autre nature  : l es B anques C entrales des pays de l ’ OCDE maintien nent des taux d ’ intérêt anormalement faible s par rapport à la croissance dans une situation d ’ inflation faible. C ’ est donc le taux d ’ intérêt inférieur à la croissance et non l ’ inflation qui réduit le taux d ’ endettement public. M ais si, à long terme, le taux d ’ intérêt réel revient à la normale, alors il sera voisin de la croissance en volume , et seule l’ inflation pourra alors, comme dans le modèle original de Sargent et Wallace, stabiliser le taux d ’ endettement public si la politique budgétaire reste expansionniste. C’ est donc la capacité à déprimer anormalement le taux d ’ intérêt réel qui permet aujourd ’ hui de ne pas utiliser l ’ inflation. 1 Th. Sargent, N. Wallace, « Some Unpleasant Monetarist Arithmetic », Federal Reserve Bank of Minneapolis Quality Review, février 1981