La politique monétaire peut-elle maintenir un taux d’intérêt réel anormalement bas à long terme ?
Cette question est extrêmement importante. Aujourd’hui, la politique monétaire très expansionniste dans les pays de l’OCDE conduit à des taux d’intérêt réels à long terme anormalement faibles. Mais en principe, à long terme, le taux d’intérêt réel à long terme revient à la normale : il n’est plus déterminé à long terme par la politique monétaire, mais par des caractéristiques structurelles de l’économie : productivité du capital, croissance potentielle… Si les Banques Centrales ne peuvent pas maintenir un taux d’intérêt réel anormalement bas à long terme, alors l’équilibre de long terme des pays de l’OCDE sera très différent de celui observé aujourd’hui : si les Banques Centrales conservent des taux d’intérêt nominaux très bas, alors l’inflation sera aussi très basse à long terme (c’est la dynamique néo- fishérienne ) ; si le taux d’intérêt réel revient à long terme au voisinage du taux de croissance en volume, le mécanisme qui empêche aujourd’hui la hausse des taux d’endettement (le taux d’intérêt réel inférieur à la croissance en volume) disparaît, et il faut craindre la hausse des taux d’endettement si les autres politiques économiques sont inchangées.