La politique monétaire peut-elle tout faire ?
On demande aujourd’hui aux politiques monétaires : de lutter contre l’inflation, si possible sans déclencher une récession ; d’assurer la stabilité financière (pas d’excès d’endettement, pas de bulles sur les prix des actifs) ; d’éviter les crises des dettes publiques (particulièrement dans la zone euro pour les pays périphériques) ; de permettre la réalisation d’investissements nécessaires (transition énergétique) dont la rentabilité financière est faible. Il faudrait donc normalement que les Banques Centrales disposent d’autant d’instruments de la politique monétaire qu’elles ont d’objectifs (4). Ces instruments possibles sont : les taux d’intérêt à court terme ; la pente de la courbe des taux d’intérêt (avec le Quantitative Easing ou le Quantitative Tightening) ; dans la zone euro, les instruments de contrôle des spreads de taux d’intérêt entre les pays ; les politiques macroprudentielles (ratios des banques, limitation du crédit, politiques fiscales...). En particulier s’il faut lutter contre l’inflation en maintenant la soutenabilité des dettes publiques et en soutenant l’investissement, il faudrait inverser la courbe des taux d’intérêt, ce qui n’est pas évident en permanence.