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Patrick Artus

La réaction de la politique monétaire repoussée à plus tard dans la zone euro ?

La guerre en Ukraine a un effet beaucoup plus important sur la zone euro que sur les États-Unis : l’Europe est directement concernée, importe son pétrole et son gaz naturel, ce qui n’est plus le cas des États-Unis. La Réserve Fédérale n’a donc pas de raison, pour l’instant, de modifier la politique monétaire qu’elle a l’intention de mener à cause de la guerre en Ukraine. Mais la situation est différente dans la zone euro : la hausse des prix de l’énergie y affaiblit la croissance, conduit à des difficultés pour les ménages ; les déficits publics vont être nettement plus élevés que ce qui était anticipé (soutien des ménages et des entreprises en difficulté, hausse des dépenses militaires, perte de recettes fiscales). On peut parler d’un « effort de guerre », et il serait compliqué pour la BCE de le rendre plus difficile en montant rapidement ses taux d’intérêt. On peut donc penser que, tant que la guerre en Ukraine dure, la politique monétaire de la zone euro ne deviendra que modérément plus restrictive. Cela implique que l’inflation va pouvoir se développer (accélération des salaires et des prix de production), et que, lorsque cela sera possible, après la guerre, la politique monétaire devra devenir fortement restrictive pour corriger une inflation alors bien installée.
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Patrick Artus

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