La seule configuration où la BCE aurait raison quant à son hypothèse d’inflation : un effondrement des marges bénéficiaires des entreprises
Lorsqu’on analyse les prévisions de décembre 2023 de la BCE, on voit : un taux de chômage restant bas (6 ,6 % en 2024 contre 6,5 % en 202 3 ) ; en conséquence , une croissance du salaire par tête restant forte (4,6 % en 2024 contre 5,3 % en 2023) ; des gains de productivité faibles (0,4 % en 2024 contre - 0,8 % en 2023), ce qui est peut-être un peu optimiste dans une année de croissance faible ; des coûts salariaux unitaires en hausse de 4,1 % en 2024 (contre 6,1 % en 2023) ; un déflateur du PIB en hausse de 2,9 % en 2024 contre 5,6 % en 2023 ; une inflation hors énergie et produits alimentaires passant de 5 % en 2023 à 2,7 % en 2024. On voit que l’hypothèse très forte qui est faite par la BCE et qui explique le recul de l’inflation hors énergie et produits alimentaires est l’effondrement du taux de marge bénéficiaire, puisque le prix du PIB , qui a monté de 0, 7 point de moins que le coût salarial unitaire , est supposé , par la BCE , monter de 1,2 point de moins que le coût salarial unitaire en 2024. Si la baisse du taux de marge bénéficiaire était supposée identique en 2024 à sa baisse en 2023, le déflateur du PIB augmenterait de 3,6 % en 2024 et l’inflation hors énergie et aliments non transformés serait de 3,4 %. Si , de plus , on supposait la stabilité, et non un redressement, des gains de productivité, l’inflation hors énergie et aliments non transformés resterait de 3,8 % en 2024 dans la zone euro et le prix du PIB augmenterait de 4 %.