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Patrick Artus

La solution est-elle la concurrence et la « destruction créatrice » ?

En théorie, la solution au problème de faible croissance et de faible progrès technique est simple : il faut que la concurrence soit forte, pour éviter que la concentration des entreprises, la multiplication des entreprises avec des positions dominantes, conduise à un recul de l’effort d’innovation, d’investissement  ; il faut privilégier la « destruction créatrice » (les entreprises anciennes disparaissent et sont remplacées par des entreprises modernes) pour éviter l’apparition d’entreprises « zombie s  », trop endettées, dépassées technologiquement, qui n’investissent pas assez, font peu de progrès de productivité, et curieusement monopolisent le crédit bancaire. Mais la réalité risque d’être plus compliquée que la théorie. En effet : il peut être plus efficace de financer la transition des entreprises ayant des technologies anciennes vers les technologies nouvelles que de les faire disparaître au profit de nouvelles entreprises ; la disparition des entreprises est un évènement brutal, destructeur d’emplois, de compétences, de capital. La question est alors la capacité des entreprises à s’engager dans une transition crédible  ; à un instant donné, particulièrement durant une crise, il est très difficile de savoir quelles entreprises il faut soutenir pour qu’elles ne disparaissent pas et quelles entreprises il faut laisser disparaître. On ne sait pas en effet ce que sera la nature, le niveau, de la demande pour les différents biens et services après la crise : o ù la demande va-t-elle revenir à la normale (et il faut alors éviter les faillites), o ù va-t-elle rester déprimée (et retarder l’ajustement, la reconversion des salariés) ? le progrès technique, l’innovation technologique ne sont pas nécessairement associés à de « bons emplois » ; les services, les plateformes Internet créent beaucoup d’emplois répétitifs, mal qualifiés, mal payés. La structure des emplois, depuis que la numérisation de l’économie progresse, s’est déformée au profit d’emplois de services domestiques, peu sophistiqués et au salaire faible.
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Natixis
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Patrick Artus

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