La « solution japonaise » pour soutenir le revenu du secteur privé : qu’en penser ?

En 2020, les Etats-Unis et la zone euro (entre autres) vont mener une politique budgétaire très expansionniste pour essayer d’éviter le recul du revenu du secteur privé malgré le recul du PIB dû au confinement des populations. Cette politique a du sens en 2020, car le secteur privé est contraint d’épargner davantage p a r l’indisponibilité des biens et services avec le recul du PIB dû au confinement, et que les Etats peuvent emprunter cette épargne forcée involontaire pour financer le déficit public. Mais, au-delà de 2020, il n’y a plus de confinement, et le modèle qui avait du sens en 2020 n’en a plus. On peut l’appeler le « modèle japonais ». Le secteur privé a trop d’épargne (au Japon, il s’agit de l’épargne des entreprises avec la déformation du partage des revenus au détriment des salariés), ce qui affaiblit la production (le recul du PIB vient alors de la faiblesse de la demande et non de l’impossibilité physique de produire comme en 2020). L’Etat emprunte cette épargne pour financer le déficit public perpétuel qui soutient la demande, et il en résulte une hausse sans fin de la dette publique. Il vaudrait bien mieux stimuler la demande du secteur privé par exemple par la hausse des salaires. Ainsi, ce que nous voyons en 2020 (déficit public très important financé par l’excès d’épargne) a du sens parce qu’il s’agit d’un recul de l’offre de biens et services, cela n’aura it pas de sens plus tard dans une situation d’insuffisance de la demande.